« Les produits laitiers sont nos amis pour la vie » : je me souviens de la pub de 1982, façon dessin animé, qui était très joyeuse et très colorée !
Elle était bien calibrée cette pub, la ritournelle entrait facilement en tête et, forcément, la petite fille que j’étais alors avait envie de manger des produits laitiers ! La télé le disait, c’était accrocheur, et puis, mes parents m’en donnaient, donc forcément, cela devait être juste.
Depuis des décennies, le marketing et les pubs de l’industrie laitière nous exhortent à consommer 2 portions journalières de produits laitiers (5 dans les années 80), à choisir parmi, pour ne citer qu’eux, le lait, le beurre, la crème fraiche, les yaourts, les fromages, les crèmes dessert.
La pasteurisation, en limitant la présence des bactéries et en rassurant les familles françaises, entre 1900 et 1950, a doublé la consommation de lait en France, riche en protéines et bon marché.
En 1954, c’est même Pierre Mendès France, alors Président du Conseil, dans un contexte de France dénutrie et affamée, qui rend obligatoire la distribution d’un verre de lait par jour pour tous les écoliers afin de stopper le marasme nutritionnel des années post guerre, en se procurant ainsi une source peu chère de protéines, bien présentes dans le lait. Son slogan d’alors : « Pour être studieux, solides, forts et vigoureux, buvez du lait ! ».
De plus, le lait, blanc, « pur » et ses produits dérivés, sont promus comme une excellente source d’apport en calcium, bon pour la croissance et pour des « os solides ». (Pub Yoplait 2012). Bref, a priori, une voie royale de l’apport en calcium.
Pourtant, au fil de décennies, il est constaté que la consommation des produits laitiers peut générer des difficultés digestives…
Si le lait maternel est bien assimilé par l’enfant, alors doté jusque ses 3 ans d’une enzyme « lactase » propre à dégrader le sucre du lait (lactose), passé cet âge, l’homme peine à déconstruire l’apport en lait de vache.
Non dégradé par l’intestin grêle, le lactose arrive dans le colon où les bactéries s’en emparent, pouvant créer des fermentations, des douleurs abdominales, parfois même des diarrhées, pour ne citer qu’elles.
Le lait de vache, en grande majorité à l’origine des produits laitiers, contient, certes, du calcium, mais le phosphore et les graisses saturées qu’il renferme, ainsi qu’une grande présence de lactose, empêchent son assimilation.
Ce calcium-là est finalement très peu biodisponible, c’est-à-dire qu’au regard de la quantité de produits laitiers ingérée, très peu du calcium qui y est contenu sera effectivement assimilé par l’organisme.
D’autre part, les protéines présentes dans le lait sont souvent incriminées dans la genèse d’intolérances alimentaires.
Plus encore, le beurre, les fromages et les crèmes fraiches, revendiqués pour leur apport en calcium, sont très caloriques et riches en graisses saturées. Ces graisses « enserrent » le calcium et le rendent indisponible pour son assimilation
De la même façon, les graisses et le phosphore (élément acide) contenus dans les produits laitiers empêchent l’assimilation du magnésium. C’est ici dommageable puisque le magnésium prévient le dépôt de calcium dans les reins, les vaisseaux sanguins et les articulations et renforce les os, indépendamment du taux de calcium présent.
Les apports journaliers recommandés en calcium par l’INRA sont de 900 mg par jour pour un adulte (1200 mg pour les personnes âgées et les enfants). Malgré les exhortions publicitaires de consommer quotidiennement des produits laitiers, le taux d’ostéoporose est pourtant important en France. (Elle touche plus de 40% des femmes de plus de 65 ans et également des hommes).
La faible biodisponibilité du calcium présent dans les produits laitiers peut alors être questionnée.
- Produits laitiers versus autres aliments pour un apport biodisponible de calcium
Comment expliquer que les pays de l’Est du monde (Le Japon par exemple), qui ne consomment pas ou peu de produits laitiers, ne comptabilisent que peu de cas d’ostéoporose parmi leurs populations ?
Leur apport en calcium se trouve dans une alimentation différente, incluant une meilleure biodisponibilité.
Les oléagineux comme les amandes, les noix, les noix du Brésil en contiennent ; les laits végétaux, type soja, amande ou riz également.
Les sardines fraiches (arêtes comprises) en contiennent 3 fois plus que le lait (360 mg/ sardines pour 100 g/ lait) ou encore certaines algues, comme le wakamé qui en contient 13 fois plus que le lait !
Et bien entendu, les légumes : les crucifères (choux ; brocolis, choucroute…) ou encore les épinards, le fenouil, les poireaux…
- Les produits laitiers sont-ils recommandables?
Le yaourt présente un avantage indéniable pour la sphère du colon. En effet, le processus de fermentation a transformé le lactose, tellement mal toléré par beaucoup d’entre nous, par de l’acide lactique.
Cet acide, riche en lactobacillus et bifidobactérium, est un bon aliment pour les bactéries du colon : la digestion est facilitée ; la flore est dynamisée et donc le processus immunitaire amélioré ; la production de vitamines, notamment la K, importante pour la santé osseuse et la santé cardio-vasculaire, ou encore la B12, essentielle pour l’érythropoïèse (formation de globules rouges), est améliorée.
Finalement, si on souhaite avoir un bon apport en calcium, propre à la santé des os et au développement structurel du corps, autant préférer des aliments non laitiers qui contiennent du calcium ; s’adonner à la pratique régulière de sport (notamment les sports vibratoires, bons pour les articulations, lorsque ces dernières ne sont pas endommagées) et l’apport de vitamine D3 pour la fixation de ce dernier.
Bien entendu, comme tout dans la vie, il faut emprunter la voie du milieu, celle de la modération : si on aime les yaourts, le lait et les fromages (Nous sommes en France tout de même !) et que notre organisme les tolère bien, il est primordial de se faire plaisir, de ne pas se créer de frustration inutile et d’en manger !
Le tout, sans excès.